Mise en page du blog

Confinement - Pourquoi parle-t-on de stress post traumatique ?

Gwendolin Didier • avr. 04, 2020

Aujourd’hui, samedi 4 avril, nous sommes officiellement à 18 jours de confinement et, depuis quelques jours, nous entendons sur les ondes radios, télévisuelles beaucoup de psychiatres, de psychologues parler des conséquences qu’il y aura, à cet épisode du COVID 19: le stress post-traumatique.


La situation dans laquelle nous nous trouvons est exceptionnelle. D’un point de vue historique, le confinement de l’intégralité du pays ne sait jamais imposé ; des épisodes de confinement partiels ont déjà eu lieu comme lorsque la peste a touché la ville de Marseille, néanmoins cela remonte à 1720 !

Être confiné, par définition, cela veut dire être cantonné, forcer quelqu’un à rester dans un espace limité ce qui le prive de sa liberté individuelle, et le renvoie à sa peur d’être mis au banc de la société. Par ailleurs, notre système carcéral repose sur ce concept, qu’en isolant quelqu’un de la société, il ne pourra plus y nuire et qu’il pourra réfléchir à ses actes. (je vous passerai la réflexion du

pour ou du contre de ce fonctionnement.).

Là, certains diront très spontanément « non mais il ne faut pas exagérer, en restant devant netflix toute la journée, ce n’est quand même pas un remake de Prison Break! ».

Certes ! Néanmoins, qui aurait pu imaginer que tout un pays soit sommé de rester cloitré du fait d’un virus. C’est pertinemment parce que c’est inattendu, extraordinaire, que cela peut être traumatisant.

Pour le médecin Gérard Macqueron, le Corona virus créé une inquiétude quant au sort de nos proches, de notre économie, de la précarité professionnelle. Nous pouvons aussi constater que cela peut susciter de la tristesse de voir le nombre de morts grandissant chaque jour, de la colère, de l’incompréhension face à certaines décisions, mais aussi de la joie d’être épargné, générant, par conséquent une forme de culpabilité.


C’est cette confusion ainsi que ce non-sens qui peuvent générer un stress important !

Par conséquent, ce que vous ressentez est TOUT À FAIT NORMAL !


Revenons à notre sujet.. Pourquoi parler de stress post-traumatique et pas simplement de stress…


Le stress post-traumatique selon le DSM-5 (la bible des psychologues - OK pas tous) sont des « troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé son intégrité physique et psychique ou celle d’autres personnes présentes…, et ayant développé des troubles psychiques liés à ce(s) traumatisme(s)». Ce stress se compose de 20 « signes cliniques », regroupés autour de 3 grandes familles. Il y a les souvenirs intrusifs (images revenant en boucle, son…), l’hyper excitation (difficulté à dormir, a rester calme, à se concentrer, à lire, irritabilité…) et pour finir une catégorie divisée en deux l’émoussement émotionnel et l’évitement.

L’émoussement émotionnel consiste à ressentir une diminution drastique de vos émotions et l’évitement comme son nom l’indique, à éviter les lieux qui nous rappellent le ou les événements dramatiques.


Comme vous pouvez l’imaginer le personnel soignant qui est en première ligne confronté directement aux situations de mort, d’annonce, d’impuissance parfois, pourrait facilement développer des symptômes de SPT, tout comme un épuisement professionnel.

Toutefois, si vous présentez les symptômes mentionnés ou une angoisse, cela peut s’avérer normal, car le confinement nous pousse à une forme de passivité, nous empêchant de mettre en place nos stratégies habituelles pour faire face aux événements telles que le sport, nos sorties entre amis, discussions avec nos collègues… En modifiant profondément ce qui régule notre quotidien : nos habitudes. De plus, l’actualité peut raviver d’autres événements de vos vies passées. Il ne faut pas oublier que ce confinement va nécessiter une adaptation, pouvant avoir des effets psychologiques tels que l’irritabilité, des insomnies, des difficultés de concentration.


L’Etre humai, un puits de ressources….

Rassurez-vous ! L’être humain possède nombre de ressources physiques, psychologiques pour faire face aux événements délétères de sa vie. C’est pour cette raison que environ 2 % de la population, seulement, développe un stress post-traumatique chronique. Si les femmes sont plus durement touchées que les hommes, ils n’en demeure pas moins que, naturellement nous disposons d’une capacité de « résilience » (nous reviendrons sur ce concept dans un prochain article.).


Comment?…

C’est la question que vous vous posez peut-être…

Sur les différents réseaux sociaux, vous avez dû lire déjà plusieurs, réponses à cette question au travers de conseils d’activité comme le yoga, la respiration, la méditation, le sport, parler à des amis… Même si nous reviendrons sur le pourquoi de chacune de ces différentes activités dans un prochain article, je pense qu’il faut garder en tête que les activités, que vous choisirez doivent avant tout, générer chez vous du plaisir, et surtout vous maintenir dans une action face à votre propre vie.

Que cela soit de la broderie ou du sport intensif, de la respiration ou la pratique du yoga, il faut que cela s’inscrive facilement dans votre quotidien de confinement et surtout que vous soyiez heureux de la pratiquer.


Ducrocq,F. (2009). Le psychotrauma en chiffres, des enjeux multiples. Stress et Trauma; 9 (4): 199-200.


Share by: